SOMMAIRE D'après les archives de la Gazette du livre médiéval
 

INDEX : Marie-Thérèse d'Alverny – Johanne Autenrieth – Janet Backhouse – Giulio Battelli – Bernhard Bischoff – Leonard E. Boyle – Virginia Brown — Pierre Cockshaw Giorgio Costamagna – Avelino de Jesus Da Costa – Albinia De la Mare – Manuel C. Diaz y Diaz – Jean Dufour — Monique-Cécile Garand – Léon Gilissen— Kenneth Humphreys – Eva Irblich — Stefan Karlsson – Gerard I. Lieftinck – Robert Marichal – Otto Mazal — Anscari Manuel Mundó — Pieter Obbema — Malcolm M. Parkes — Emmanuel PoulleAlessandro Pratesi — José Ruysschaert – Paola Supino Martini – Jan-Olof Tjäder


MARIE-THÉRÈSE D'ALVERNY (1903-1991)

L'histoire du livre médiéval déplore (...) le décès de Marie-Thérèse d'Alverny, survenu le 25 avril 1991, dans sa quatre-vingt-neuvième année. Plus que sa carrière au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de Paris (où elle rédigea plusieurs catalogues) ou son rôle dans l'élaboration des Catalogues de manuscrits datés français, ses recherches sur la littérature philosophique et scientifique du Moyen Age ainsi que son intime connaissance des auteurs arabes et juifs et du milieu universitaire médiéval lui avaient valu une immense réputation internationale.

Passionnée par la confrontation des métaphysiques islamique, judaïque et chrétienne jusque dans ses expressions modernes, c'est une humaniste autant qu'une médiéviste qui disparaît.


Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 18, Printemps 1991, p. 000

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BERNHARD BISCHOFF (1906-1991)

Dans la nuit du 17 septembre 1991 nous a quittés un des plus grands et des plus généreux médiévistes du monde entier : le professeur Bernhard Bischoff, "l'Oracle de Munich" comme l'appelait son ami Jacques Fontaine, est mort à quatre-vingt-cinq ans, dans une clinique munichoise, au milieu de ses livres, comme il avait vécu. Successeur de Ludwig Traube et de Paul Lehmann à la chaire de philologie latine du Moyen Age à l'Université de Munich, ce paléographe de renommée internationale n'a jamais séparé le manuscrit et son écriture des textes qu'il contient. Son séminaire d'audience internationale ressemblait à la cour de Charlemagne, cependant chacun était d'abord accueilli par le maître dans sa langue maternelle.

Nous lui devons plus de deux cents travaux sur les manuscrits et la latinité du IVe au XVIe siècle, sans compter sa longue participation aux Codices latini antiquiores. Son manuel de paléographie a déjà été traduit en français, en anglais et en italien. Les scriptoria du sud-est de l'Allemagne, les bibliothèques de Saint-Emmeran, de Lorsch ou de la cour de Charlemagne, l'édition des Carmina Burana ou les Anecdota novissima, les trois tomes si souvent cités des Mittelalterliche Studien reflètent à la fois ses priorités et sa curiosité inlassable et sans frontières. Cette oeuvre malheureusement inachevée témoigne de la profonde érudition et de l'extrême sensibilité de ce grand savant, si modeste et si généreux, auquel chacun de nous est redevable à divers titres. Son souvenir restera inoublié dans nos coeurs comme dans la science à laquelle il a consacré toute sa vie et qu'il a brillamment illustrée.

Puisse son catalogue des manuscrits continentaux du IXe siècle, auquel il tenait tant, être au moins publié partiellement, ou mieux, mené jusqu'à son terme par la communauté internationale à laquelle il a tant donné.

 


Colette JEUDY

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 19, Automne 1991, p. 000.)

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JOSÉ RUYSSCHAERT (1914-1993)

Le 9 janvier 1993 est mort, après une brève maladie, Mgr José Ruysschaert, vice-préfet émérite de la Bibliothèque Vaticane, membre du Comité international de paléographie latine, bien connu de tous ceux qui s'intéressent au livre latin (et pas seulement latin) du Moyen Age et de la Renaissance.

Mgr Ruysschaert, qui s'était fait remarquer par une dissertation doctorale sur Juste Lipse et la critique textuelle des Annales de Tacite, fut d'abord un catalogueur de manuscrits précis et exigeant, dans la meilleure tradition des scriptores de la Vaticane. Son long commerce avec les manuscrits dont il avait la charge, avec les locaux et l'histoire de la Vaticane, et plus largement avec la Ville Eternelle, lui inspira une production scientifique abondante et variée. Il aimait s'entretenir de ses recherches, dans des élans d'enthousiasme sans cesse renouvelés, avec ses collègues proches ou lointains et avec les studiosi usagers de la bibliothèque. Il a légué ses papiers à la "Fondazione Franceschini" de Florence, confiant qu'elle en assurerait au mieux la conservation et la diffusion.

 


Paul CANART

Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 22, Printemps 1993, p. 000

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GERARD ISAÄC LIEFTINCK (1902-1994)

† Gerard Isaäc Lieftinck (3/8/1902 - 9/5/1994), ancien conservateur de la Bibliothèque universitaire de Leyde (Pays-Bas), et professeur de paléographie et codicologie occidentales à l'Université du même lieu.

Néerlandiste de formation, G. I. Lieftinck était devenu la principale autorité pour tout ce qui a trait aux manuscrits des Pays-Bas, tant néerlandais que latins. C'est lui qui, à travers son enseignement universitaire et une intense correspondance, donna à nos disciplines la place et le rayonnement dont elles jouissent aujourd'hui dans ce pays. Ayant participé à la fondation du C.I.P.L., il joua un grand rôle dans la conception et la mise en oeuvre des Catalogues de manuscrits datés, et travailla sans relâche à cette entreprise à laquelle son nom restera principalement attaché. Ses recherches théoriques sur la nomenclature des écritures latines constitueront longtemps encore une référence.

 


J. P. GUMBERT

Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 24, Printemps 1994, p. 000

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KENNETH HUMPHREYS (1916-1994)

Kenneth Humphrey's [† 4/11/1994] strikingly tall, gangling figure was a familiar sight at the meetings of the Comité international de paléographie. Trained as a librarian from the age of 16, he worked in All Souls College Library, Oxford and the Bodelian Library in Oxford (1936-1950) before becoming Librarian of Birmingham University Library. From thence in 1974 he set up a library at the European University Institute in Florence, where he remained until his retirement in 1981.

He was a librarian with an energy and farsightedness in the new world of computerization which was recognized in the invitation to deliver the Panizzi Lectures in the British Library, published as A National Library in theory and practice (1988). His contributions to palaeography and codicology were partly in the form of his teaching as honorary lecturer in palaeography at the Universities of Leeds and Birmingham, but primarily through his succession of important studies on the medieval libraries of the religious orders, culminating in his The Libraries of the Franciscans of Siena in the late fifteenth century (1978) and The Friars' Libraries (1990), part of the British Academy project for the editing of all surviving medieval library catalogues from Great Britain, reported in GLM n° 19.

 


Rosamond McKITTERICK

Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 26, Printemps 1995, p. 000

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JOHANNE AUTENRIETH (1923-1996)

Johanne Autenrieth (15/5/1923 - 17/4/1996). - Präzision, konzentrierte Kürze, Tempo - das waren die wesentlichen Kennzeichen ihrer Arbeitsweise, und Gleiches erwartete sie von ihren Schülern wie von den Handschriftenbearbeitern des Katalogisierungsprojektes der DFG, deren Manuskripte jahrzehntelang ihrer kritischen Prüfung unterlagen. Damit sind zugleich die großen Wirkungsfelder Johanne Autenrieths umrissen : Forschung und Lehre als persönlicher Einsatz auf der einen, Mobilisierung und Organisation fremder Kräfte zur Erschließung unpublizierter Quellen auf der anderen Seite.

1966 rief sie an der Universität Freiburg/Br. das Seminar für Lateinische Philologie des Mittelalters ins Leben, an dem sie, als Schülerin Bernhard Bischoffs der Münchener Tradition verbunden, gleichberechtigt neben der Literatur Handschriftkunde im umfassenden Sinne lehrte. Die Weite ihrer Interessensgebiete spiegelt die ihr 1988 zur ihrer Emeritierung dargebrachte Festschrift ; Schwerpunkt ihrer paläographischen Forschung, die sie stets mit Blick auf das historische Umfeld betrieb, waren die Skriptorien des Bodenseegebietes. Der heutige Stand der Katalogisierung deutscher Handschriftenbestände ist weitgehend ihrem unermüdlichen Engagement als Vorsitzende des Unterausschusses für Handschriftenkatalogisierung der DFG zu verdanken ; seit 1973 Mitglied des CIPL, bewirkte sie außerdem Deutschlands Mitarbeit am Projekt der Manuscrits datés. Doch über das Wissen um ihre fachlichen Leistungen hinaus wird jeder einzelne von uns für seine persönlichen Erinnerungen an Johanne Autenrieth dankbar sein.

 


Herrad SPILLING

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 28, Printemps 1996, p. 000.)

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JAN-OLOF TJÄDER (1921-1998)

Professor Dr. Jan-Olof Tjäder, Uppsala, Schweden, ist am 10. November nach kurzer Krankheit in seinem 78. Lebensjahr gestorben. Er war Mitglied des CIPL seit 1957 und gehörte 1985-90 zum Präsidium.

Tjäder studierte klassische Sprachen an der Universität Uppsala, fuhr dann Ende der 40er Jahre nach Italien, um dort Papyrologie, Paläographie und Diplomatik zu studieren. Er promovierte in Uppsala 1955 und wurde dort Professor 1977. Er interessierte sich für die römische Spätantike und vor allem für die jüngere römische Kursivschrift, wie sie in den Urkunden begegnet. Auf diesem Gebiet hat er grundlegende Beiträge gegeben; sein Hauptwerk ist die meisterhafte Edition Die nichtliterarischen Papyri Italiens aus der Zeit 445-700 (1954-1982). Er war auch Mitarbeiter der Chartae Latinae antiquiores. Von seiner Hand stammt weiter eine sehr große Anzahl von Artikeln, in welchen er Spezialprobleme behandelt, z. B. die Entwicklung einzelner Buchstaben, die Rekonstruktion einzelner Dokumente oder auch buchgeschichtliche Fragen, wie Provenienzbestimmungen u. dgl.

Tjäder war ein sehr angenehmer Mensch, freundlich, humorvoll und persönlich sehr anspruchslos. Als Lehrer war er außerordentlich beliebt ; er wußte es, Begeisterung und Interesse zu wecken und konnte deshalb hohe Anforderungen stellen ohne einzuschüchtern. Noch viele Jahre nach seiner Emeritierung hat er in Uppsala Paläographie unterrichtet. Sein Tod ist ein großer Verlust für uns, Freunde, Kollegen und Schüler in Uppsala, aber wir wissen daß ihn auch Kollegen in aller Welt vermissen werden.

 


Monica HEDLUND

Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 33, Automne 1998, p. 000

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LEONARD E. BOYLE (1923-1999)

Le 25 octobre 1999 s'est éteint, de manière assez inopinée, le R. P. Leonard Eugene Boyle, de l'ordre des dominicains (O. P.), préfet de la Bibliothèque Vaticane de 1984 à 1997, président du Comité international de paléographie latine (CIPL) de 1985 à 1995, membre d'une série impressionnante d'institutions scientifiques et académiques. Né en Irlande le 13 novembre 1923, Leonard E. Boyle fit de solides études de philosophie et de théologie en Irlande et à Oxford, où il se spécialisa dans l'histoire de la philosophie, de la théologie et du droit médiévaux, tandis qu'une mission de recherche aux Archives Vaticanes lui permit d'approfondir la diplomatique médiévale et, grace à son séjour dans la communauté irlandaise de San Clemente, l'archéologie chrétienne.

D'une activité et d'une œuvre scientifiques qui couvrirent ces domaines (et d'autres !), on retiendra ici les années d'enseignement de la paléographie et de la diplomatique médiévales à l'Angelicum de Rome (de 1956 à 1961) et surtout au Pontifical Institute of Mediaeval Studies de Toronto (1961-1984). Durant plus de vingt ans, le P. Boyle y anima un séminaire de paléographie latine, qui était en fait, pour reprendre les mots de deux de ses anciens étudiants, "an introduction to the cultural heritage of the Latin Middle Ages through the medium of its most visible legacy, its books". L. Boyle fut le promoteur infatigable d'une "paléographie intégrale", attentive aussi bien au contenu des livres qu'à leur confection matérielle et à leur histoire. On en trouve notamment le reflet dans sa Medieval Latin Palaeography. A Bibliographical Introduction (Toronto, University Press, 1984) ; elle vient d'être traduite en italien, avec une mise à jour bibliographique de l'auteur et de Fabio Troncarelli (Paleografia latina medievale. Introduzione bibliografica, Roma, Ed. Quasar, 1999).

Qu'il soit permis enfin à un ancien collaborateur du P. Boyle d'évoquer avec émotion, après tant d'autres, la constante et intelligente disponibilité (teintée d'humour irlandais) de l'homme Leonard Boyle, indissolublement prêtre, religieux, chercheur, professeur, conseiller et ami.

 


Paul CANART

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 35, Automne 1999, p. 000.)

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ROBERT MARICHAL (1904-1999)

Dernier survivant du fameux "trio" (Mallon - Marichal - Perrat) qui, avec la publication de L'écriture romaine… (1939), renouvela l'approche historique de nos écritures, Robert Marichal, membre de l'Institut, s'est éteint à son tour le 23 octobre dernier. Sorti de l'École des chartes en 1929, il avait été conservateur aux Archives nationales et professeur à l'Université catholique de Paris, enfin directeur d'études de paléographie latine à la IVe Section de l'École pratique des hautes études, où il enseigna jusqu'en 1974. Il fut l'actif bras droit de Charles Samaran lors de la fondation du Comité international de paléographie [latine] (1957), et en assura la présidence après lui (1982-1985) ; avec lui il lança et dirigea le Catalogue des manuscrits datés français, précurseur des nombreuses autres collections nationales qui se sont développées depuis.

Sa vaste érudition et sa vivacité d'esprit lui permettaient d'embrasser une multitude de sujets, depuis les littératures française et provençale des XVe-XVIe siècles, qui avaient fait l'objet de ses premiers travaux, jusqu'aux ostraca romains des premiers siècles, dont il était le spécialiste incontesté – en passant par l'histoire de l'Université de Paris (on lui doit l'édition critique et en fac-similé du Livre des prieurs de la Sorbonne). Des multiples facettes de cette brillante personnalité, c'est surtout celle du papyrologue que retiendra la postérité pour les magistrales éditions qu'il assura dans le cadre de la prestigieuse collection des Chartae latinae antiquiores, lancée par ses soins en 1954, avec la collaboration d'Albert Bruckner.

 


Denis MUZERELLE

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 35, Automne 1999, p. 000.)

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AVELINO DE JESUS DA COSTA (1908-2000)

Le monde universitaire portugais et la communauté des médiévistes sont endeuillés par la disparition, le 18 octobre dernier, du Dr Avelino de Jesus da Costa. Celui que ses compatriotes considéraient comme le plus grand paléographe et diplomatiste portugais du XXe siècle fut d'abord professeur au Séminaire de Braga (1933-1943) avant de poursuivre sa carrière à l'Université de Coimbra, où il reçut le doctorat en 1959. Professeur extraordinaire en 1968, puis titulaire en 1971, il y enseigna jusqu'en 1978. Il était membre du Comité international de paléographie latine et de la Commission internationale de diplomatique. Ceux qui l'ont fréquenté ont maintes fois célébré son énergie au travail et sa dévotion à Notre-Dame de la Paix, à laquelle il vouait son activité sacerdotale.

La production scientifique qu'il nous laisse est immense et d'une érudition sans défaut : elle a été recensée dans le volume de la revue Theologica qui lui a été dédié en 1993 (2e série, vol. 28, fasc. 2 : voir p. 305-338). Ses travaux sur l'histoire religieuse du Portugal, et plus spécialement sur le diocèse de Braga, s'appuient sur les nombreuses publications qu'il a lui-même données de sources médiévales ; en tête de celles-ci on doit citer ses Pergaminos medievais (Braga, 1944-1952 ; 9 vol.) et son édition du cartulaire ou Liber fidei de Braga (1965-1990 ; 3 vol.). Ayant consacré plusieurs articles à la chancellerie royale portugaise, il fit paraître en 1966 un Album de paleografía e diplomática (6e éd. 1997) qui restera longtemps le manuel de référence pour les étudiants portugais. L'histoire des anciens fonds de manuscrits était également son domaine. Dès 1949, il attirait l'attention sur l'importance des fragments dispersés dans les bibliothèques et archives ("Fragmentos preciosos de codices medievais", dans Bracara Augusta, 1-2, 1949-1950) ; mais ce sont surtout ses deux monographies sur les bibliothèques épiscopales de Coimbra (1983) et de Braga (1984) que retiendra la postérité. Enfin, ses Apontamentos de epigrafía (1956, 2e éd. 1972) illustrent la variété de ses intérêts et l'étendue de ses compétences scientifiques.

 


Denis MUZERELLE

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 37, Automne 2000, p. 000.)

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GIORGIO COSTAMAGNA (1916-2000)

Giorgio Costamagna è mancato il 24 novembre 2000. Nato a San Michele di Mondovì nel 1916, ufficiale degli Alpini nella campagna di Grecia, ne riportò gravissime menomazioni da lui superate con grande serenità e forza d'animo. Direttore dell'Archivio di Stato di Genova (1962-1971), libero docente di Paleografia e Diplomatica nel 1950, professore incaricato e quindi titolare delle stesse discipline nell'Università di Milano fino al 1986, membro del Comité international de paléographie latine e della Commission internationale de diplomatique, Costamagna ci ha lasciato un'ottantina di studi, tutti nutriti di solida e robusta cultura, anche giuridico-filosofica, sorretta da una memoria prodigiosa.

Ha legato il suo nome alla storia del notariato genovese e italiano, alla diplomatica comunale, agli studi sulla tachigrafia medievale, alla paleografia latina : ricordiamo in particolare le finissime osservazioni sul rapporto architettura-scrittura gotica, del 1950, e i numerosi, più recenti, studi di carattere teorico sulla tecnica scrittoria, sul passaggio dal "destrogiro" al "sinistrogiro" quale momento qualificante del mutamento della scrittura latina. Nonostante una progressiva cecità che gli rendeva sempre più difficile lo studio, ha lavorato fino agli ultimi giorni della sua vita. Ne ricorderemo sempre, con profondo rimpianto, il sorriso sereno che illuminava chi gli era accanto.

 


Dino PUNCUH

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 38, Printemps 2001, p. 000.)

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ALBINIA C. DE LA MARE (1932-2001)

With considerable sadness the scholarly world learnt of the untimely death, on 19 December 2001, of the outstanding palaeographer Professor Albinia C. (universally known as Tilly) de la Mare. Born in London in 1932 as the granddaughter of the poet Walter de la Mare, she studied at the University of Oxford, where her interest in the Italian Renaissance was awakened. It was Ernst Gombrich at the Warburg Institute who, as supervisor of her doctoral thesis, directed her attention to Vespasiano da Bisticci, the fifteenth-century Florentine producer of manuscripts. In this way she was introduced to the world of manuscript books of the Italian Renaissance, in which she was to become the leading expert. One day she discovered that she was able to identify in an unsigned manuscript a hand she had observed in a signed manuscript. This extraordinary gift allowed her to attribute innumerable new items to the lists of signed manuscripts made by the famous and less famous scribes active on the Peninsula, a knowledge she shared in the most generous way with anybody who consulted her.

She profited from her long curatorship in the Manuscript Department of the Bodleian Library (1962-1989), and from her many travels to libraries in Europe and North America to develop an unequalled knowledge of codices in Humanistic script. This appears from her scholarly articles and books, and from the enthusiastic lectures she was invited to deliver all over the world. Of especial significance are her catalogue of the Lyell manuscripts in the Bodleian Library (1971), the magnificent catalogue of the Italian manuscripts in the library of Major J.R. Abbey (1969), written in collaboration with Professor J.J.G. Alexander, the first (and unfortunately only) volume in what was to have been a splendid series on the handwriting of Italian Humanists (1973), and an extensive and fundamental chapter on Florentine scribes, that appeared in a book on illumination in Florence by A. Garzelli (1985).

In 1989 Albinia de la Mare was appointed to the chair of palaeography at King’s College, London, from which she retired in 1997. She was an active member of the Comité international de paléographie latine and served from 1990 to 2000 as a counsellor to the Bureau of this association. All who have known Professor de la Mare will remember her as a person of great kindness, generosity and cheerfulness. Her passing signifies an irrecoverable loss for the study of palaeography in general, and of Humanistic handwriting in particular.

 


Albert DEROLEZ

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 40, Printemps 2002, p. 115.)

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MONIQUE-CÉCILE GARAND (1920-2002)

C’est une figure centrale du Comité international de paléographie latine qui disparaît avec Monique-Cécile Garand, décédée le 7 mai 2002, dans sa quatre-vingt-deuxième année. Dès sa sortie de l’École nationale des chartes (1954), elle avait été recrutée par Charles Samaran au sein du petit groupe qui allait l’aider à mettre sur pied un Comité international de paléographie, et à concrétiser son grand projet de Catalogue des manuscrits datés. Dès lors, c’est à ces deux entreprises qu’elle consacra – avec une constance et une conscience peu communes – une carrière qui s’acheva en 1985. Succédant en 1964 à Marie-Thérèse Vernet comme secrétaire du Comité, elle se dépensa sans relâche pour donner tout son essor à cette institution ; et la discrète mention de son nom en tête des sept volumes de CMD français publiés entre 1959 et 1985 rend mal justice au rôle qu’elle y a joué. On ne peut non plus oublier les immenses services qu’elle a rendus à nos disciplines en assurant, durant de longues années, le secrétariat de rédaction de la revue Scriptorium.

Au fil des campagnes menées à travers tous les fonds des bibliothèques françaises, tant à Paris qu’en Province, elle avait acquis une connaissance intime des scriptoria, des bibliothèques, des milieux culturels dont ils sont issus. On regrettera que cette science ne se soit souvent exprimée qu’à demi-mot, dans le cadre étriqué des notices du CMD; mais ce sera l’occasion de relire les introductions des volumes dont elle dirigea la rédaction : dans leur savante sobriété, elles constituent un magnifique tableau codicologique de la France. M.-C. Garand nous a cependant laissé d’autres publications, dont beaucoup ont un caractère novateur : l’étude du “scriptorium privé” d’un humaniste (1967) ; l’application de la macrophotographie à la paléographie (1975) ; l’analyse d’une écriture de gaucher (1983) ; la confrontation des chartes et des livres sortis d’un même scriptorium (1977-1978). Mais ce sont surtout les traits personnels des écritures qui la fascinaient, et partout se trahit son souci de retrouver l’homme derrière le copiste. Sa passion pour les autographes de l’âge monastique (cf. Scrittura e civiltà, 5, 1981, p. 77-104) nous a finalement valu une très belle étude sur les écrits de Guibert de Nogent (1995).

Nous sommes donc particulièrement nombreux à déplorer sa disparition et à regretter, tout autant que son expérience, l’inaltérable amabilité et la perpétuelle disponibilité dont elle faisait preuve envers tous, qu’ils fussent spécialistes de renommée internationale ou jeunes étudiants sollicitant timidement ses conseils.

 


Denis MUZERELLE

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 40, Printemps 2002, p. 116.)

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PAOLA SUPINO MARTINI (1942-2002)

Il 9 maggio 2002 si è spenta a Roma Paola Supino Martini, dopo breve e crudele malattia, all’età di 59 anni. Paleografa latina di grande scuola, allieva di Giorgio Cencetti e di Alessandro Pratesi, ricca di una solida preparazione diplomatistica e di interessi vivaci per tutti i versanti della storia della scrittura (da ultimo, l’epigrafia medievale), ha esercitato l’indagine paleografica con finissima capacità di analisi tecnica e con acuta sensibilità storica, offrendo contributi sempre di alto profilo, spesso fondamentali per la riflessione metodologica e per l’approfondimento critico di temi specifici della storia della scrittura quali, tra gli altri, la minuscola romanesca (Roma e l’area grafica romanesca, secoli X-XII, Alessandria, 1987), le Bibbie atlantiche (“La scrittura delle scritture, sec. XI-XII”, in Scrittura e civiltà, 12, 1988), le gotiche (“Linee metodologiche per lo studio dei manoscritti in ‘litterae textuales’ prodotti in Italia nei secoli XIII-XIV”, ibid., 17, 1993), la semigotica (“Per la storia della semigotica”, ibid., 22, 1998).

Professore ordinario di Paleografia latina nelle Università di Lecce, Salerno e, dal 1981, Roma “La Sapienza”, ha mantenuto viva in quest’ultima sede una tradizione di scuola prestigiosa. Persona schiva per timidezza e per eleganza personale, studiosa assolutamente rigorosa con sé prima che con gli altri, tanto inflessibile sui principi, per scomodi che fossero, quanto invece profondamente sensibile e omprensiva nei rapporti interpersonali, come sanno quei colleghi che l’hanno conosciuta bene e quegli allievi che l’hanno amata e hanno avuto il privilegio della sua amicizia, Paola è stata un’insegnante di grande personalità, che non concepiva la ricerca disgiunta dalla didattica, vissuta come stimolo e verifica dei propri studi e come straordinaria occasione di rapporto umano : della sua dedizione all’impegno didattico, della sua capacità di innescare curiosità e passione per l’indagine scientifica, della sua mano ferma nel guidare lo studio dei giovani, della sua innata propensione
a comprenderne, scusarne e superarne le incertezze e i momenti di crisi, tutti i suoi allievi manterranno memoria, gratitudine e rimpianto. Alla persona rara, alla studiosa di assoluto valore, alla Maestra e amica alla quale molti debbono la propria formazione non solo scientifica, vada il saluto della comunità scientifica che ella ha onorato e il ricordo di quanti sentiranno d’ora in poi la sua mancanza.

 


Emma CONDELLO

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 40, Printemps 2002, p. 116.)

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JANET BACKHOUSE (1938-2004)

Janet Backhouse, who was elected a member of the Comité international de paléographie latine in 1993, died on 3 November 2004 at the age of 66. Her lifelong love of the Middle Ages and of medieval manuscripts began as a student at Bedford College, University of London. After graduate work under Francis Wormald, she joined the Department of Manuscripts, the British Museum, in 1962 as an assistant keeper, eventually becoming responsible for its outstanding collections of illuminated manuscripts. The Department was transferred to the newly founded British Library in 1973, but remained within the Museum with which Janet Backhouse was so closely associated until her retirement in 1998.

Backhouse met the challenge of presenting her subject to a wide public with enormous enthusiasm in lectures, exhibitions and publications. She took a leading role in two joint exhibitions with the British Museum, The Golden Age of Anglo-Saxon art, 966-1066 (1985) and The making of England. Anglo-Saxon art and culture, AD 600-900 (1991), and contributed to many other exhibitions in the British Isles and abroad. She wrote fluently and produced more than sixty articles and books. Her short monographs on illuminated manuscripts include studies of the Lindisfarne Gospels (1981), the Luttrell Psalter (1989), the Bedford Hours (1990), the Isabella Breviary (1993) and the Sherborne Missal (1999). Her Illumination from Books of Hours, prepared after her retirement during regular visits to the Manuscripts Students' Room in the new British Library, was published shortly after her death. Her most recent work, an essay for the catalogue of the exhibition on Jean Bourdichon, to be held at the Getty Museum and the Victoria and Albert Museum in 2005-2006, is in preparation. The broad spectrum of Janet Backhouse's interests was acknowledged in the Festschrift, Illuminating the book: makers and interpreters, presented to her on her retirement.

 


Jenny STRATFORD

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 46, Printemps 2005, p. 108.)

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GIULIO BATTELLI (1904-2005)

Alle soglie del compimento del suo 101° anno d'età, il 9 marzo 2005 ci ha lasciati Giulio Battelli, infaticabile studioso, maestro per tante generazioni di studenti e fulgido esempio di rigore scientifico. Laureato a Roma con Pietro Fedele e assai presto specializzato alla Scuola Vaticana di Paleografia, nel 1927 iniziò la sua carriera nell'Archivio Segreto Vaticano, dove ancora molto giovane fu chiamato ad insegnare Paleografia e Diplomatica (1932-1974) e Archivistica (1932-1965). Esercitò il suo magistero, inoltre, presso la Pontificia Università Lateranense (1933-1967) e, dalla metà degli anni Sessanta, nell'Università italiana, con l'insegnamento dapprima di Codicologia a Roma (1965-68), poi di Paleografia e Diplomatica a Macerata (1967-80) e a Roma (1970-75).

A lui si devono progetti e ricerche importanti nel campo dell'Archivistica ecclesiastica e in quello della Diplomatica pontificia. Del primo si ricordano soprattutto il censimento degli archivi ecclesiastici dopo la Seconda Guerra mondiale, l'avvio della pubblicazione della Bibliografia dell'Archivio Segreto Vaticano, l'edizione delle Rationes decimarum del Lazio per i secoli XIII e XIV e infine studi su frammenti di registri di Clemente VI e di altri pontefici del Due e Trecento, nonché sulla produzione documentaria di nunzi pontifici in Francia nella seconda metà del XVI secolo; per il secondo basti pensare alla pubblicazione degli Acta pontificum, ai vari studi su minute e suppliche, sui transunti di Lione del 1245, sulle Gratiae rotulares di Benedetto XIII antipapa, ma anche alla cura dell'edizione dello Schedario Baumgarten nonché alle osservazioni sulla diplomatica pontificia Sono molti i suoi saggi di paleografia, dagli studi sulla pecia a quelli più in generale su codici di diritto, dal calendario di Nonantola ai codici più antichi del convento di S. Pietro a Perugia e della badia di Chiaravalle di Fiastra, senza dimenticare l'intervento sulle scritture umanistiche al primo Colloque International de Paléographie Latine del 1953. Ma il suo nome è rimasto legato in maniera indelebile alle sue Lezioni di paleografia, la cui prima edizione uscì addirittura nel 1936 e che egli aggiornò in successive edizioni e ristampe, fino al 1999. La fortuna incontrata da questa quarta ed ultima edizione è dovuta soprattutto ad una lucidità didascalica che oggi può risultare perfino un po' disarmante.

Con la serenità e l'ostinazione che lo hanno accompagnato per tutta la vita, Giulio Battelli ha voluto svolgere fino alla fine il suo mestiere di studioso: ancora fino a qualche mese prima della morte era possibile riconoscerlo sui banchi della Biblioteca Vaticana, intento alle sue ultime ricerche, rammaricato per la vista che, come soleva dire, lo stava tradendo, ma con lo spirito sempre giovanile del ricercatore appassionato.

 


Paolo CHERUBINI

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 46, Printemps 2005, p. 109.)

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STEFÁN KARLSSON (1928-2006)

Stefán Karlsson, décédé le 2 mai 2006, dans sa soixante-dix-huitième année, étudia la langue et la littérature norroises à l'université de Copenhague, et obtint le diplôme de maîtrise en philologie norroise en 1961. Son mémoire portait sur l'évolution de la langue et de l'écriture dans les anciens diplômes islandais jusqu'en 1450.

Après sa maîtrise, Stefán Karlsson établit une édition diplomatique de tous les diplômes islandais conservés pour la période allant de 1280 à 1450. Son érudition d'une ampleur exceptionnelle lui permit de poser les fondements de l'histoire de la langue islandaise et de l'évolution de l'écriture à travers les manuscrits. Il était capable d'identifier les mains des copistes avec une acuité remarquable - et aussi les mémoriser -, tant en ce qui concerne la forme des lettres que les particularités orthographiques. Ses recherches sur les anciens diplômes l'amenèrent à reconnaître l'existence d'influences norvégiennes sur la langue écrite, tout particulièrement au XIVe siècle, mais il mit également l'accent sur l'importance du "marché du livre" qui était commun à la Norvège et à l'Islande, depuis l'origine jusqu'à la seconde partie du XIVe siècle. À partir des années 1970, il entreprit sa seconde grande tâche, l'édition des Guðmundar sögur byskups (Vies de l'évêque Guðmundr). Le premier volume fut publié à Copenhague en 1983 ; le deuxième volume devait être achevé cette année.

Stefán Karlsson fut nommé attaché de recherche à l'Institut arnamagnéen (Det Arnamagnæanske Institut) de l'université de Copenhague en 1962. En 1970 il rentra en Islande et devint maître de recherche à l'Institut des manuscrits d'Islande (actuellement Institut Arni Magnússon d'Islande). Il en fut nommé directeur en 1994, avec le titre de professeur de l'université d'Islande. Il enseigna l'islandais ancien à l'université de Copenhague, puis la paléographie et l'histoire de la langue islandaise à l'université d'Islande. Il reçut deux diplômes de docteur honoris causa : d'abord celui de l'université de Copenhague en 1999, puis celui de l'université d'Islande en 2000.

Stefán était d'une disponibilité, d'un dévouement et d'une modestie incomparables. Tel une encyclopédie vivante, il était fréquemment consulté par de nombreux chercheurs, de tous âges et de toutes nationalités, qui venaient lui soumettre les questions scientifiques les plus diverses. Sa générosité et son altruisme lui valurent de nombreuses et fidèles amitiés à travers l'Europe et au-delà. Il portait également un vif intérêt aux questions de société et de culture. Il était animé d'un très fort sentiment de justice, et sa sympathie allait vers les plus faibles. Homme sincère et droit, il avait une méfiance instinctive envers les apparences et les vanités. Son hospitalité était légendaire. D'une façon ou d'une autre, Stefán Karlsson savait toujours créer une atmosphère agréable et joyeuse, que ce soit chez lui ou sur son lieu de travail.

 


GUÐVARÐUR MÁR GUNNLAUGSSON

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 49, Automne 2006, p. 124.)

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MANUEL C. DÍAZ Y DÍAZ (1924-2008)

Avec le décès du professeur Dr Manuel Díaz y Díaz, la médiévistique espagnole a perdu une figure de premier plan. Son œuvre immense avait été saluée dans toutes les branches de l'histoire médiévale. Spécialiste de la littérature latine visigotique et médiévale, il travailla intensément sur les manuscrits de cette période en s'intéressant plus particulièrement à l'attribution des textes et des témoins aux différentes régions ibériques. Il donnait une importance primordiale aux deux questions majeures de la paléographie: la datation et localisation des manuscrits. Les opinions qu'il exprima dans ses publications témoignent d'une grande certitude, malgré tous les "sans doute" dont il les entoure. Dans ce domaine riche mais extrêmement compliqué qu'est la Péninsule ibérique médiévale – la littérature chrétienne y est à la frontière de la culture islamique – il constituait une référence pour beaucoup de chercheurs. Le professeur Díaz y Díaz prépara avec plusieurs collègues l'édition posthume de l'ouvrage du fameux paléographe espagnol Agustín Millares Carlo, Corpus de códices visigóticos (1999). Depuis 1974 il était membre du Comité international de paléographie latine.

Díaz y Díaz avait étudié la philologie classique à l'Université de Saint-Jacques de Compostelle et à l'Université centrale de Madrid et sa thèse de doctorat (1949) portait sur le latin de l'époque visigotique. Il fut professeur de langue et littérature latines à l'Université de Valence (1953-1956) puis de Salamanque (1956-1968) et enfin, jusqu'à sa retraite, à celle de Saint-Jacques de Compostelle. A côté de la paléographie et de la codicologie, ses publications touchent les domaines de la philologie classique, de la patristique, de l'histoire visigotique, de la théologie et de la philosophie. Je ne citerai que son oeuvre classique, l'Index scriptorum latinorum Medii Aevi hispanorum (1959), et ses publications sur la culture écrite dans la Péninsule ibérique: "La circulation des manuscrits dans la Péninsule ibérique …" (dans Cahiers de civilisation médiévale, 12, 1969), Libros y librerías en la Rioja altomedieval (1979), Códices visigóticos en la monarquía leonesa (1983) et Manuscritos del Sur de la Península (1995). À l'occasion de son vingt-cinquième anniversaire de professorat, ses collègues lui offrirent un hommage intitulé Bivium (1983), qui inclut son curriculum et sa bibliographie.

Avec le renouvellement permanent des points de vue sur la datation et la distribution des manuscrits, les interprétations évoluent au fil du temps. Díaz y Díaz lui-même changea fréquemment d'opinion sur les localisations, parfois avec d'importantes conséquences (du Léon à l' "Andalousie", ou inversement). Comme toute activité scientifique sérieuse, la paléographie doit s'appuyer sur la cohérence des arguments plutôt que sur l'autorité des maîtres. Celle de notre regretté collègue continuera néanmoins d'exercer une influence considérable sur les recherches à venir.

 


Adriaan KELLER

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 52-53, 2008, p. 171.)

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OTTO MAZAL (1932-2008)

Völlig unerwartet und plötzlich ist am 23. Juni 2008 Otto Mazal in Wien verstorben. Er wurde am 26. Juli 1932 geboren und trat 1956 in den Dienst der Österreichischen Nationalbibliothek, wo er von 1970 bis zu seiner Pensionierung 1992 Franz Unterkircher als Direktor der Handschriftensammlung nachfolgte. An der Universität Wien lehrte er am Institut für Byzantinistik (und Neogräzistik).

Als Sammlungsleiter führte er die unter Unterkircher begonnene Katalogisierung des Fonds der Handschriften der ‘Series nova’ weiter, die er bis 1997 bis zur Signatur 9999 katalogmäßig erschließen konnte. Während seiner Zeit als Direktor erschien auch ein großer Teil der Bände des von H. Hunger und seinen Schülern erarbeiteten modellhaften Katalogs der griechischen Handschriften der Nationalbibliothek. 2004 konnte er schließlich den ersten Band des Inkunabelkataloges der ÖNB vorlegen, dessen Fortführung aber den geänderten Zeitumständen zum Opfer fiel. Weiters erschienen unter seiner Ägide als Sammlungsdirektor der von W. Slaje bearbeitete Katalog der Sanskrithandschriften der ÖNB und das von G. Birkfellner erstellte Verzeichnis der glagolitischen und kyrillischen Handschriften in Österreich.

Mazal war auch der Initiator und Spiritus rector des Projektes des Verzeichnisses der Handschriften österreichischer Bibliotheken, dessen Herausgeberfunktion er bis zu seinem Tode innehatte. Die 1975 erschienenen Richtlinien zur Handschriftenkatalogisierung sind von ihm maßgeblich beeinflußt. Zusammen mit E. Irblich gab er seit 1975 die Zeitschrift Codices manuscripti heraus. Mazal organisierte auch 1975 in Wien das Colloque des Comité International de Paléographie (Latine), zu dessen Mitglied er im selben Jahre gewählt wurde. Am 12. Mai 1992 wurde er zum korrespondierenden Mitglied der philosophisch-historischen Klasse der Österreichischen Akademie der Wissenschaften gewählt.

Seine profunden Kenntnisse und weitgespannten wissenschaftlichen Interessen mit dem Schwerpunkt auf dem Gebiete der Buch- und Bibliotheksgeschichte, Paläographie und Philologie spiegelt seine umfangreiche Bibliographie wider. Abgesehen von seinem mehr als beeindruckenden wissenschaftlichen Œuvre wird er allen Kollegen und Fachgenossen immer als hilfsbereiter und warmherziger Mensch in Erinnerung bleiben.

 


Franz LACKNER

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 54, 2009, p. 124.)

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PIERRE COCKSHAW (1938-2008)

Le 15 mars 2008 disparaissait Pierre Cockshaw. Avec lui, ce n'est pas seulement l'ancien conservateur en chef de la Bibliothèque royale de Belgique qui nous quittait, ou le président en exercice du Centre international de codicologie, membre du Comité international de paléographie latine (depuis 1992) et de l'Académie royale de Belgique (depuis 1999), mais un humaniste, au plein sens du terme.

Licencié en philologie romane (1961) et docteur en histoire (1975) de l'Université libre de Bruxelles, Pierre Cockshaw avait fait l'essentiel de sa carrière à la Bibliothèque royale, de 1968 à 2002, après un mandat d'aspirant au Fonds national de la recherche scientifique (1965-1967). L'énoncé des cours qu'il donna dans son alma mater suffit à montrer la fidélité à sa formation initiale et l'éclectisme de ses intérêts scientifiques : Histoire de l'enluminure, bien sûr, mais aussi Textes français du Moyen Âge et Histoire de la monnaie (ce codicologue averti avait débuté sa carrière au Cabinet des médailles !). Sa bibliographie érudite, qui compte plusieurs centaines de numéros, est à l'image de cette richesse de connaissances, de compétences et de curiosités qui avaient sans doute pour point commun ces Pays-Bas anciens, bourguignons surtout, espagnols puis autrichiens, précurseurs de la Belgique et de l'Europe unie. Rien n'échappait à sa sagacité pourvu que l'écrit et ses sources fussent concernés : des "mentions de copistes, d'enlumineurs et de libraires dans les comptes généraux de l'État bourguignon" (1969) à la 'présence des fleurs de lis sur les monnaies du haut Moyen Âge' (2001) en passant par "les Vœux du Faisan, étude manuscrite et établissement du texte" (1997) ou encore 'un rituel du marquis de Gages (1739-1789)' (2000). Par la diversité de ses travaux, Pierre Cockshaw était donc bien un humaniste en effet, un amoureux 'des' humanités.

Mais Pierre fut aussi un amoureux de 'l'humanité', en participant activement, par exemple, à des œuvres destinées à préserver ce qui fait l'un des fondements de notre condition d'humains et d'une société pacifique et réellement démocratique, la culture, comme à l'occasion de la fondation du Comité belge du Bouclier bleu, comité international créé en 1996 pour protéger le patrimoine culturel menacé, ou au sein de la Fondation "Roi Baudouin", qui soutient l'engagement pour davantage de justice, de démocratie et de diversité dans la société, et notamment la préservation du patrimoine culturel belge par une active politique de mécénat. Par ses engagements philosophiques aussi, à la recherche inlassable de la Vérité et d'une Fraternité universelle. Enfin, tout simplement par sa manière d'être avec les autres, avec ses collaborateurs, quelle que fût leur position dans l'Institution, comme avec ses amis.

 


Lucien REYNHOUT

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 52-53, 2008, p. 171.)

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LÉON GILISSEN (1924-2009)

Léon Gilissen a disparu à Mons, où il s’était établi il y a près de cinquante ans, le 17 juin 2009. Celui que les codicologues belges tiennent pour leur plus grande figure était né en région liégeoise, à Cerexhe-Heuseux, le 28 décembre 1924, le « jour des saints Innocents… », se plaisait-il à répéter. À la fin de ses études secondaires, au coeur du second conflit mondial, il se tourne vers une existence contemplative : de 1943 à 1948, il séjourne successivement à l’abbaye d’Orval, à Leffe, dans un prieuré de Nantes et à Solesmes, où Dom Eugène Cardine l’initie à la paléographie et où naît sa vocation codicologique.

Rentré en Belgique, il abandonne la vie religieuse, épouse Marie-José Marchoul et poursuit sa formation philosophique et historique à l’Université de Liège. Il exerce alors les fonctions d’éducateur dans la Cité ardente et compose divers travaux de calligraphie qui lui valent l’intérêt de Frédéric Lyna, conservateur en chef de la Bibliothèque royale de Belgique. Le 1er avril 1951, il entre dans cette institution en qualité d’aide-imprimeur chalcographe. Grâce à l’appui de François Masai, conservateur de la Section des manuscrits, il est appelé dans ce département, où il remplit les fonctions d’enlumineur-calligraphe, dès le mois de janvier 1959. À partir de cette date, Léon Gilissen se consacre pleinement à la recherche sur les manuscrits : à la paléographie (avec son Expertise des écritures médiévales de 1973) et surtout à la codicologie (avec ses Prolégomènes à la codicologie de 1977 et son ouvrage sur La reliure occidentale antérieure à 1400 de 1983). Sa compétence dans ces matières lui vaut de recevoir l’intérêt et la reconnaissance du monde scientifique : il est pendant longtemps le seul Belge à faire partie du Comité international de paléographie hébraïque, participe depuis 1975 aux travaux du Comité international de paléographie latine, enseigne à titre de maître de conférences à l’Université de Liège, assume des responsabilités au sein du comité directeur de la revue Scriptorium, devient membre correspondant de l’Academia Portuguesa da História (1982). Parvenu à l’âge de la retraite, le 1er avril 1987, il quitte la Bibliothèque royale, mais poursuit ses tâches de reliure et d’enluminure, organise des expositions et consacre plusieurs études à des phénomènes codicologiques ponctuels.

Il faut avoir vu travailler L.G. de près pour comprendre l’intimité intellectuelle, mais aussi charnelle, qu’il entretenait avec le livre médiéval. Il disait volontiers de lui-même : « Je suis un artisan égaré dans le champ de la science ». Rien n’est plus vrai. Né dans une famille où l’on travaillait le cuir, il « voyait » bien des éléments qui échappent au commun des mortels codicologues. Pendant quinze ans (de 1972 à 1987), nous nous sommes vus tous les jours. Tous les jours, nous discutions – parfois avec une forte détermination (de part et d’autre) – de l’un ou l’autre aspect des travaux qu’il était en train d’élaborer. Tous les jours, j’étais émerveillé par sa faculté de voir et de « sentir » les réalités codicologiques. C’est grâce à son intelligence des faits matériels que L.G. a pu établir, en particulier dans ses Prolégomènes, des théories sur la construction du cahier ou sur la mise en page qui demeureront parmi les acquis majeurs de la codicologie à la fin du xxe siècle. Nous avions conçu le projet d’écrire ensemble l’Introduction à la codicologie que j’ai publiée en 1989 : éloigné de la Bibliothèque royale, L.G. m’a confié la tâche de mener à bien cette entreprise ; ceux qui ont lu cet ouvrage savent la dette immense que j’ai contractée à l’égard de son initiateur. Ils connaissent et reconnaissent aussi cette leçon que L.G. aimait dispenser aux amateurs d’ouvrages anciens : « Un livre, c’est un peu comme une cathédrale : c’est un témoin d’une époque mais muet, il faut le faire parler. Le livre nous en dit plus que ce qui est écrit à l’intérieur. »

Comme savant et comme homme, L.G. ne sacrifiait jamais aux demi-mesures: son engagement se révélait toujours total et désintéressé. Je me souviens avec émotion des longues et toniques conversations que nous avons quotidiennement
échangées à propos de sujets aussi variés que la notion de foi religieuse, le rôle de l’Église catholique et de sa liturgie dans notre société, le délitement inéluctable de notre pays miné par le flamingantisme, la déliquescence des études latines, la défense de la langue et de la culture françaises, la situation déplorable des politiques de l’éducation, etc. À propos de tous ces sujets, L.G. énonçait des idées claires, parfois définitives, résultats d’une mûre réflexion. Sur d’autres thèmes, son opinion se montrait plus malléable. En musique, surtout, qui a illuminé l’histoire de la famille Gilissen : dans les années 1970, Léon et Marie-José, ainsi que leurs quatre filles, se produisaient publiquement et interprétaient quelques pièces du répertoire baroque.

Jusqu’aux derniers mois de sa riche existence, L.G. s’est passionné pour les études. Chez lui, la démarche spéculative s’accompagnait toujours d’une attitude opérative : il reliait des manuscrits à l’ancienne, écrivait en onciale, composait des enluminures en recourant aux procédés en usage au Moyen Âge. Il n’était pas peu fier d’avoir retrouvé, empiriquement, la recette permettant de confectionner l’assiette sur laquelle sont martelées les feuilles d’or ou d’argent. Il a emporté ce secret avec lui, et bien d’autres réponses aux mystères que recèle le manuscrit médiéval. Nous devons le féliciter – et nous féliciter – d’avoir tant donné pour la connaissance du livre et pour l’amour de tous ceux, nombreux, qu’il tenait pour ses amis et ses proches.

 


Jacques C. LEMAIRE

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 55, 2009.)

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VIRGINIA BROWN (1940-2009)

Il 4 luglio 2009, dopo breve ma dolorosa malattia, è morta a Cambridge (Mass.) Virginia Brown. Aveva 68 anni, era nata l'11 ottobre 1940 a Vickburg nel Missouri (USA). La ricordiamo in questa sede soprattutto per i suoi studi sulla scrittura beneventana. Sono trascorsi circa cento anni dal 1914, anno in cui veniva pubblicato il volume The Beneventan script di E.A. Loew (Lowe), un classico che ha segnato un'intensa stagione di studi e ricerche fortunatamente ancora non conclusa sulla scrittura beneventana, giustamente considerata dal Lowe la scrittura nazionale della gens Langobardorum, che viveva nella Longobardia minore con capitale Benevento. Virginia Brown ha proseguito ad alto livello e con impegno a tempo pieno l'opera del Lowe, del quale fu assistente per circa un anno prima della morte. Dal Maestro ereditò la passione per lo studio e la ricerca sui manoscritti in scrittura beneventana. Ebbe dalla famiglia l'incarico di preparare anche una nuova edizione dell'opera del Lowe. A questo scopo viaggiò molto, prima per controllare di persona tutta la lista dei manoscritti data dal Lowe, per rendersi conto di eventuali danni o perdite causati della seconda Guerra mondiale. I codici custoditi a Montecassino costituiscono il fondo in beneventana più consistente in assoluto. Per quasi un quarantennio dai primi anni Settanta del secolo scorso trascorreva nell'estate circa un mese di ricerche sui codici e sui numerosi frammenti (Compactiones) cassinesi. Nei primi anni Virginia Brown aveva bisogno di vedere parecchi manoscritti in un giorno, giacché i dati da prendere da ogni codice erano pochi. La Brown preparò una seconda edizione di quest'opera uscita in due volumi nel 1980 (The Beneventan script. A history of the South Italian minuscule, 2nd ed., Roma 1980). Virginia Brown ha ricordato il lavoro del Lowe con uno lungo saggio ('E. A. Lowe and the making of The Beneventan Script'), edito in Miscellanea Bibliothecae Apostolicae Vaticanae, 13, 2006.

Da parte nostra l'agevolammo in ogni modo possibile nella consultazione dei codici in beneventana, conservati nell'Archivio dell'Abbazia di Montecassino. E proprio in considerazione di ciò e degli aiuti ricevuti, tanto lei quanto il Lowe, da parte degli archivisti di Montecassino, fece conferire nel 1999 una laurea honoris causa all'attuale direttore dell'Archivio dal Pontifical Istitute of Medieval Studies di Toronto, ove lei insegnava fin dal 1970. E di ciò le siamo immensamente grati e riconoscenti. A Toronto nel Pontifical Institute creò anche, insieme con Roger E. Reynolds e Richard F. Gyug, la collana dei Monumenta liturgica Beneventana per l'edizione di testi liturgici ; ne sono usciti già alcuni volumi : 1 : R.F. Gyug (ed.), Missale Ragusinum. The Missal of Dubrovnik (Oxford, Bodleian Library, Canon. Liturg. 342), 1990 ; 2 : C. Hilken, The Necrology of San Nicola della Cicogna (Montecassino, Archivio della Badia 179, pp. 1-64), 2000 ; 3 : R.E. Reynolds, The 'Collectio canonum Casinensis duodecimi seculi'. An implicit edition with introductory study, 2001 ; 4 : C. Hilken, Memory and community in medieval Southern Italy. The history, Chapter Book, and Necrology of Santa Maria del Gualdo Mazzocca, 2008 ; 5 : D. Adamson and R.E. Reynolds, 'Collectio Toletana'. A canon law derivative of the South-Italian collection in five books, 2008. Era sempre in ricerca di nuovi frammenti, per i quali si sentì come investita di una missione particolare. I primi passi in questo campo li mosse sotto la guida del Lowe, che stava già preparando un lista di nuovi frammenti in beneventana che erano usciti dopo la pubblicazione di The Beneventan Script (E.A. Lowe, 'A New List of Beneventan Manuscripts', in Collectanea Vaticana in honorem Anselmi M. Card. Albareda, vol. 2, 1962). I frutti delle sue ricerche sono stati periodicamente resi noti con 'New Lists' nella rivista Mediaeval Studies del Pontifical Institute, che Virginia Brown diresse dal 1975 al 1988 : A Second New List of Beneventan Manuscripts, I, vol. 40, 1978 ; II, vol. 50, 1988 ; III, vol. 56, 1994 ; IV, vol. 61, 1999 ; V, vol. 70, 2008.

Va ricordato anche il volume di scritti di Virginia Brown, Terra Sancti Benedicti. Studies in the paleography, history and liturgy of medieval Southern Italy, Roma 2005. Nel 2001 curò come numero inaugurale per la nuova collana I Tatti Renaissance Library diretta da James Hankins, l'opera di Giovanni Boccaccio Famous Women, edited and translated by Virginia Brown, Cambridge (Mass.), 2001. In occasione del suo 65° compleanno le fu offerto un volume di scritti di colleghi ed allievi Classica et Beneventana, edited by F.T. Coulson and A.A.Grotans, Turnhout 2008.

 


Don Faustino AVAGLIANO

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 55, 2009.)

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EMMANUEL POULLE (1928-2011)

Emmanuel Poulle, décédé le 1er août 2011, a été une des plus éminentes figures des études paléographiques, en même temps que de l’histoire des sciences au Moyen Âge, et plus spécialement de l’astronomie, tenant longtemps un rôle de premier plan au Comité international de paléographie latine comme à l’Académie internationale d’histoire des sciences ; mais ces quelques lignes seront consacrées au paléographe.

Après ses études à l’École des chartes (promotion 1954), entré dans la profession des archives, il est retourné bientôt à l’École pour y mener la plupart de sa carrière (1959-1997), comme secrétaire général, puis professeur de paléographie et enfin directeur. Ses publications et son enseignement ont étendu à l’époque médiévale et moderne les principes éprouvés dans la paléographie romaine par Jean Mallon, à savoir la primauté du mouvement (ductus) sur la forme et le rôle moteur de la cursivité dans l’évolution graphique. Si son enseignement a très fortement marqué près de trente promotions d’élèves, c’est aussi en raison de sa personnalité hors du commun, admirable de rigueur, d’énergie mais aussi d’humanité discrète, dont ont constamment témoigné à la fois sa vie personnelle et sa carrière d’enseignant,
de savant et d’animateur de la science, entre Paris, la scène académique internationale et le Cotentin où il repose.

 
Marc H. SMITH

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 58, 2012.)

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ALESSANDRO PRATESI (1922-2012)

Il 29 gennaio 2012, a due mesi dal compimento del 90° anno, è mancato Alessandro Pratesi. Con lui scompare non solo il diplomatista di fama internazionale, ma anche uno dei principali rappresentanti di quel cenacolo di studiosi di speciale spessore, quali Bartoloni, Battelli, Cencetti, che, proseguendo nel solco di storici predecessori quali Fedele e Federici, alimentarono per la paleografia e la diplomatica un irripetibile momento storico-culturale, improntando di sé vari decenni della seconda metà del novecento.

La sua carriera accademica iniziò nel 1945, come assistente alla cattedra di Paleografia e diplomatica presso la facoltà di Lettere dell'Università di Roma La Sapienza prima come straordinario, poi come incaricato e infine nel 1950 come assistente ordinario. Nel 1955 conseguì la libera docenza di Paleografia e diplomatica e svolse incarichi di insegnamento di Storia della tradizione manoscritta presso la Scuola speciale per archivisti e bibliotecari, di Paleografia e diplomatica nella facoltà di Lettere della stessa Università di Roma, di Paleografia e diplomatica presso la scuola di Archivistica, paleografia e diplomatica dell'Archivio di Stato di Roma. Nel 1958, fu chiamato ad occupare (dall'a.a. 1960-61) la cattedra di Paleografia e diplomatica presso la Facoltà di Lettere dell'Università di Bari. Nello stesso anno riuscì a far istituire l'incarico di Paleografia greca presso la stessa Università, mentre contemporaneamente teneva nella Scuola speciale per archivisti e bibliotecari dell'Università di Roma quello di Diplomatica. Proprio presso la medesima Scuola speciale, nel 1966, venne chiamato alla cattedra di Diplomatica. Scuola speciale e cattedra di Diplomatica costituirono la collocazione che poi volle mantenere, indifferente ad ogni altra pur allettante offerta. Il senso delle Istituzioni presiedette sempre all'assunzione dei molti incarichi cui fu chiamato - dalle presidenze della Scuola speciale, della Società romana di storia patria, dell'Associazione italiana dei paleografi e diplomatisti all'appartenenza al direttivo del Centro italiano di studi sull'alto medioevo, alla Commissione internazionale di paleografia e a quella di diplomatica - e che espletò con la massima dedizione.

Maestro di metodo, non partorì ipotesi ardite, ma costruzioni robuste, basate su laboriose elaborazioni di dati, numerosi quanto possibile e financo minuti. Le caratteristiche sistematiche della filologia sono in ogni suo lavoro riconoscibili, nella laboriosità della raccolta dei dati e nell'abitudine all'esercizio critico, evidente nella capacità di porsi quesiti innumerevoli ed anche nel saper mettere in discussione, di fronte al minimo sospetto, qualunque risultato. Anche se la maggior parte della sua produzione fu dedicata alla diplomatica, numerosi e fecondi furono i suoi interessi paleografici, sia nel settore della paleografia latina che in quello della paleografia greca, di cui giunse ad affermare l'inscindibile rapporto con quella latina.

Alla luce di quanto tratteggiato emerge indiscutibile la rilevanza del ruolo di Alessandro Pratesi negli studi del settore: da un lato, e forse soprattutto, nel sancire il distacco istituzionale della diplomatica dalla paleografia, disegnandone un percorso distinto e specifico rispetto alla storia della scrittura e riaffermandone la piena ed indiscussa autonomia; dall'altro nel sostenere la necessità di conservare l'identità della paleografia, calibrando gli ampliamenti indiscriminati verso ambiti altri, ma anche attenendosi ad una stretta osservanza della corretta terminologia specifica..

 
Rita COSMA

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 59, 2012.)

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EVA IRBLICH (1943-2012)

Am 20. November 2012 starb überraschend Eva Irblich, in den Jahren 1971-2008 Mitarbeiterin der Handschriftensammlung der Österreichischen Nationalbibliothek. Nach der Schulausbildung in Innsbruck studierte sie Romanistik und Geschichte an der Universität Innsbruck und promovierte im Jahre 1968 mit einer Studie zur Vita der heiligen Wiborada. Während des Studiums besuchte sie Kurse in Perugia an der Università degli Stranieri und am Centre d'études supérieures de civilisation médiévale in Poitiers.

Einer kurzen Tätigkeit in der Bibliothek von St. Gallen folgte die Karriere an der Österreichischen Nationalbibliothek, deren Interessen (vor allem der Handschriftensammlung) sie mit Engagement vertreten hat. Mit Otto Mazal begründete sie in Kooperation mit der Firma Hollinek 1975 die Zeitschrift Codices Manuscripti und schuf damit ein Forum zum Studium mittelalterlicher Handschriften. Beiträge zu Ausstellungskatalogen (etwa 1975 : Wissenschaft im Mittelalter oder 1977 : Mittelalterliches Bulgarien) und Kommentare zu Facsimile-Editionen (z.B. Abu´l Qasim, Chirurgia in der lateinischen Übersetzung des Gerhard von Cremona in Cod. Ser.n. 2641. Graz 1979) führten in Verbindung mit der Teilnahme an den Projekten zur Handschriftenbeschreibung in Österreich (seit 1973) 1979 zur Wahl in das Comité International de Paléographie Latine, dem sie als aktives Mitglied bis zum Jahre 2008 angehörte.

Im Laufe ihrer Aktivitäten profilierte sich Eva Irblich auch als Expertin für die Bearbeitung von Nachlässen und leistete wertvolle Vorarbeiten für die Gründung des Österreichischen Literaturarchivs sowie zur Erstellung des Regelwerkes zur Erfassung dieser Bestände; daneben zeigten die Ausstellungen zu Karl dem Großen (1993) sowie die Präsentation des Thesaurus Austriacus (1996) im Prunksaal der Österreichischen Nationalbibliothek wichtige Bestände der Bibliothek und erschlossen sie in einem wissenschaftlichen Katalog. Einem speziellen Aspekt der Bestandsgeschichte der Hofbibliothek gewidmet war die Ausstellung Natur und Kunst, die 1995 in Schloß Ambras wertvolle Objekte aus jener Sammlung zeigte, die von Erzherzog Ferdinand II. erworben und im 17. Jahrhundert unter Peter Lambeck nach Wien transportiert wurde.

Als Expertin wurde Eva Irblich auch für die Planung von Großausstellungen zu Karl V. und Ferdinand I. herangezogen; ihre profunden Kenntnisse auf dem Gebiet der Handschriftenkunde vermittelte sie auch im Rahmen der Ausbildung der Bibliothekare (bis 1999), im Rahmen der Kommission für Schrift- und Buchwesen der Österreichischen Akademie der Wissenschaften wirkte sie von 1975 - 2001 beratend an den Projekten der Katalogisierung der illuminierten Handschriften der Österreichischen Nationalbibliothek mit.

 
Ernst GAMILLSCHEG

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 59, 2012.)

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ANSCARI MANUEL MUNDÓ I MARCET (1923-2012)

Le jour de Noël 2012, le distingué médiéviste Anscari Mundó décédait à Barcelone. Né dans cette même ville sous le nom de Manuel, il prit celui d'Anscari au monastère bénédictin de Montserrat, dont il fut moine de 1939 à 1967. C'est là qu'il reçut sa formation et que naquit son intérêt pour les textes anciens et les manuscrits médiévaux. Son érudition embrassait de nombreux de domaines de l'histoire médiévale : il avait un doctorat en histoire ecclésiastique (Université pontificale grégorienne de Rome), un autre en histoire (Université de Barcelone) et était titulaire en archéologie et art chrétien (Institut pontifical d'archéologie chrétienne de Rome). En matière de paléographie il devint le "disciple d'esprit" - selon sa propre expression - d'Agustín Millares Carlo, et fut élu membre du Comité international de paléographie latine en 1975. Bien qu'il fût considéré par ses collègues étrangers comme un paléographe espagnol, il faut souligner qu'il ne se reconnaissait d'autre patrie que la Catalogne ; l'espagnol (castillan) était pour lui une langue étrangère et il ne l'utilisait que comme telle. Une partie considérable de son œuvre traite en effet de la culture catalane médiévale. Elle a été partiellement réunie dans l'édition de ses œuvres complètes (Obres completes. I. Catalunya. 1. De la romanitat a la sobirania. Barcelona 1998) qui, malheureusement, n'a pas progressé depuis la parution de ce premier volume.

La carrière professionnelle d'A. M. Mundó fut multiple. À côté de ses recherches et de son enseignement à Montserrat, à Rome, à l'Arxiu Reial de Barcelone (1969-1978) et à l'Université autonome de Barcelone comme professeur de paléographie, diplomatique et codicologie, il remplissait aussi les importantes fonctions administratives de directeur de la Bibliothèque de l'Université autonome de Barcelone (1978-1983) et de la Bibliothèque de Catalogne (1987-1990).
Son travail scientifique se développa entre histoire littéraire et critique textuelle, entre paléographie et codicologie. De son œuvre étendue il faut retenir deux thèmes sur lesquels ses travaux eurent un retentissement majeur.

Le premier est celui de l'histoire monastique, qui resta sa préoccupation depuis ses premiers articles publiés dans la Revue bénédictine (1949/1950). Pour l'analyse critique des règles monastiques, Mundó établit une distinction entre la formation des collections de règles (Corpora regularum) et leur transmission concrète dans les manuscrit (les Codices regularum et les Corpora monastica). Cette distinction s'est avérée d'une grande efficacité pour la recherche ("I "Corpora" e i "Codices regularum"…", dans San Benedetto nel suo tempo, Atti del 7º Congresso internazionale di Studi sull'alto medioevo. Spoleto, 1982. vol. 2, p. 477-520).

Le second thème est celui de la paléographie des manuscrits liturgiques en écriture visigotique de la cathédrale de Tolède, une recherche qu'il entreprit à l'instance du liturgiste espagnol José Janini. Cette aventure l'amena à des résultats éclatants : selon lui, une vingtaine de manuscrits visigotiques doivent être datés de quelque deux siècles plus tard qu'on ne le faisait jusqu'alors : au lieu d'une datation entre le IXe et le XIIe siècle, Mundó situa cet ensemble entre le XIe et l'an 1300 environ (Hispania Sacra, XVIII, 1965, p. 1-25). Ce changement révolutionnaire est lourd de conséquences pour l'histoire culturelle de l'Espagne, ces manuscrits n'étant plus les témoins directs de la liturgie hispanique en terre islamique et de l'utilisation du latin parmi les chrétiens arabophones - comme on le pensait -, mais la continuation de la tradition liturgique d'al-Andalus dans un Tolède déjà reconquis (après 1085).

Pour terminer il faut souligner que le caractère courageux et ferme de notre regretté collègue lui a permis pendant toute sa carrière de prendre des positions innovantes et même révolutionnaires au sein de milieux où l'approche scientifique se caractérise plutôt par l'affirmation des visions traditionnelles. Laus eo et gratias.

 
Adriaan KELLER

(Extr. de Gazette du livre médiéval,
n° 60, 2013.)

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MALCOLM M. PARKES (1930-2013)

La mort de Malcolm Parkes, à Oxford, le 10 mai 2013, est en quelque sorte un tournant dans l’histoire de la paléographie, car il travaillait avant la triomphe de la paléographie digitale, et sa formation était celle de la langue et de la linguistique. Sa thèse de doctorat, sous la direction de Neil Ker, étudiait le développement de l’écriture cursive anglaise dite « Secretary Hand », et déboucha sur son manuel English Cursive Book Hands (1969), dans lequel il établit la nomenclature des écritures cursives, y compris celle des livres universitaires. Son grand mérite consite dans l’intégration des manuscrits latins et les manuscrits vernaculaires : mariage évident pour les scribes, mais plus souvent divorce a l’université. Et si Malcolm Parkes fut Lecturer in the English Faculty, ses cours et ses conseils attiraient tous les médiévistes. Comme le Père Boyle, il forma des générations de médiévistes, et leur volonté de consulter les manuscrits n’est pas la moindre part de son héritage. Il enseigna aussi à Constance et à l’université de Minneapolis.

Après son manuel, et de brillants articles sur Compilatio et Ordinatio, sur le Scriptorium de Bède et les copistes des Contes de Cantorbéry, et la date du manuscrit (anglais) de la Chanson de Roland, il compila le catalogue des manuscrits de Keble College, où il était Fellow and Tutor. Vint ensuite Pause and Effect (1992), son histoire de la ponctuation et les leçons qu’elle enseigne, livre de base de tous les cours de paléographie dans le monde anglo-saxon. Et en troisième lieu Their hands before our eyes : a closer look at scribes (2008), documentation sur les scribes, et tentative de voir à travers leurs yeux. La paléographie a donné un nom aux différentes écritures, mais la nomenclature (avec ses prétentions à la paléographie objective) risque trop souvent d’occulter l’homme qui les a tracées. Pour Parkes, le choix d’une écriture pour un texte donné, et son exécution, étaient des phénomènes essentiellement humains. Les deux recueils de ses articles (avec des révisions): Scripts Scribes and Readers: Studies in the Communication, Presentation and Dissemination of Medieval Texts (1991) – dont le titre exprime sa vision de la paléographie–, et Pages from the Past, :medieval writng skills and manuscript books (2012), sont des livres dont la (re-)lecture s'impose.

Ses trois livres de paléographie se terminent tous par des glossaires d’une rare précision. La distinction entre letter form et letter shape et le concept de décorum attendent leur réception chez les avatars du manuscrit. Il a posé des questions nouvelles, et en cherchant des réponses il a offert le modèle de la perspicacité, mais aussi de la passion, qui sont à la base de notre disicpline.

 
David GANZ

(Extr. Gazette du livre médiéval,
n° 60, 2013.)

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JEAN DUFOUR (1937-2014)

Jean Dufour (21 juillet 1937-7 août 2014), membre du Comité international de paléographie latine depuis 1990, était archiviste paléographe (1963), docteur en histoire (1966) et habilité à diriger des recherches (1996). Il a travaillé notamment au CNRS jusqu'en 1984 (brièvement à l'IRHT puis auprès de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), et à École pratique des Hautes Études, section des Sciences historiques et philologiques, où il exerçait depuis 1966 les fonctions de maître-assistant puis maître de conférences, avant d'y être directeur d'études de 1997 à 2003.

Les travaux qui furent l'objet de sa thèse d'École des chartes ont été publiés sous le titre de La bibliothèque et le scriptorium de Moissac (Paris, 1972) ; il a notamment donné le Recueil des actes de Robert Ier et Raoul, rois de France, 922-936 (Paris, 1978), le Recueil des actes de Louis VI, roi de France, 1108-1137 (4 vol., Paris, 1992-1994), le monumental Recueil des rouleaux des morts, VIIIe siècle-1536 (5 vol., Paris, 2005-2013), un volume de fac-similés sous le titre Les rouleaux des morts (Turnhout, 2009) ou encore, avec ses étudiants de l'EPHE, Le chartrier de la collégiale de Saint-Martin de Champeaux (Genève, 2009).

L'importance et la nature de ses travaux expliquent amplement qu'outre le CIPL, il ait également été membre de la Commission internationale de diplomatique depuis 1982, ainsi que du Comité [français] des travaux historiques et scientifiques depuis 1997 (secrétaire de la section d'histoire médiévale et de philologie de 1997 à 2002). Avec lui, c'est l'un des grands noms des sciences françaises de l'érudition qui nous a quittés

  Sébastien BARRET

(Extr. Gazette du livre médiéval,
n° 61, "2014".)

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PIETER OBBEMA (1930-2015)

Shortly before Easter 2015, P.F.J. Obbema died, aged 84 years. Born in Sneek (Frisia) in 1930, he studied in Amsterdam, as a pupil of Wytze Hellinga, professor of Middle Dutch literature and incunabulist. From 1963 to 1995 he was Keeper of Western Manuscripts of the Leiden University Library (succeeding Gerard Lieftinck). As such, he not only enriched the collection by a respectable number of acquisitions, but also played an important role in furthering the work of Sister Lucie Gimbrère O.S.B., who in the course of over thirty years 'restored'(as it was still called then) over 450 Medieval manuscripts, many of great importance, over half in Leiden, with methods guided by good sense, good craft, and restraint, and certainly the best work then being done in our country. - From 1986 to 1996 he also was Extraordinary Professor in Nijmegen, teaching codicology (under a complicated name), succeeding Albert Gruijs. In 1988 he became a member of the CIPL.

Of his work (apart from contributions regarding Middle Dutch) one should mention his interest in Medieval library catalogues, especially from the Modern Devotion, from his doctoral thesis on the Deventer wall catalogue (1973) to the project of editing the famous Rooclooster Register, which he had to leave unfinished [there is a plan for continuing it]; and his contributions to the discussion about 'imposed' manuscripts (Quaerendo 8 [1978], Hellinga Festschrift, 1980; best in his collection of opuscula De middeleeuwen in handen, 1996 - but that is in Dutch).

  J. P. GUMBERT

(Extr. Gazette du livre médiéval,
n° 61, "2014".)

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